On ne se comprend pas ?

Il y a des jours, des nuits ou des instants qui font jaillir l’agacement. Fatigue aidant, curseur sensibilité à son maximum, nous voilà poils hérissés à la moindre phrase de l’Homme, qui se veut bienveillant.

Un vécu différent.

Nous avons choisi le « maternage proximal » cela implique un investissement conséquent en temps et en présence auprès de nos enfants. C’est bizarre de l’écrire comme cela parce que, c’est pour moi une évidence. Mais c’est ainsi, donner du temps… nous en prends, du temps ! La journée, vous êtes auprès de bébé, ou au travail et organisez votre temps pour que cela se passe au mieux pour votre petit bout. Vous concédez sur vos horaires et votre rythme, c’est simple en devenant maman, on devient « disponible », présente pour un petit être qui a besoin de nous pour grandir.

Il y a quelques décennies de cela, le père avait un rôle plus distancié, le « pater familias » apportait le confort matériel, financier, nécessaire au bien vivre de sa famille. Il s’occupait relativement peu des enfants (oui, je prends le raccourci des généralités… je vous le concède !). A notre époque, de nombreux papas s’impliquent : aussi bien dans les tâches ménagères, que dans l’éducation des enfants. La difficulté est que chacun des 2 parents peut avoir des ressentis totalement différents. Et l’Autre, peut prendre nos prises de positions pour un totalitarisme maternel ou un déni de leur engagement.

Et si… et si, il en était tout autre ? Je crois que notre société actuelle mélange égalité et équité. L’un et l’Autre des partenaires ne ressentira jamais ce que l’autre vit et inversement. Et c’est une chance ! Une chance pour nous car le regard du père, du partenaire nous permet de nous excentrer de ce binôme que nous formons avec bébé ; une chance pour l’enfant qui découvre ainsi la diversité des êtres et la possibilité d’être porté différemment par les personnes qui l’aiment, de découvrir la complémentarité.

J’ai les oreilles qui fument !

On a beau se dire ça, là maintenant, nous sommes bien d’accord : des situations de crise, d’énervement arriveront. Faire grandir, élever un enfant c’est une mission merveilleuse : de bonheur, de fatigue, d’interrogations et de choix. Il y a des jours où l’on a envie de tout envoyer valser et des jours où nous sommes sur un petit nuage (d’ailleurs c’est souvent les deux DANS la même journée).

Quelle stratégie adopter dans les moments tendus ?

  • Former une équipe

Il faut garder à l’esprit, que notre couple est le meilleur port d’attache, le meilleur refuge. Je pratique la gratitude, ce truc qui semble ringard et qui consiste à dire merci à l’autre. Merci pour les petites choses du quotidien et pour les grandes surprises de la Vie. Il faut savoir se remettre en mémoire, ce qui fait ce « VOUS » ; le fondement de votre couple.

  • Mettre à distance

Oui mais dans l’intensité de l’émotion : colère, frustration, tristesse… il devient bien compliqué de mettre son cerveau « factuel » en route. Vous savez, celui qui analyse et trouve des solutions ! Bref, au lieu de rester à se faire monter la sauce, le plus posé (j’entends par là celui qui n’est pas envahi par ses émotions) a pour mission de temporiser la situation. Oui, oui, même si, comme moi, vous aimez résoudre les problèmes là maintenant. Il faut prendre le temps de respirer un peu, de vivre son émotion avant de chercher à revenir sur le « pourquoi ? », sur le « Comment on fait la prochaine fois ? ». C’est un point délicat, il demande de l’entraînement…

  • Exprimer ses besoins

A distance d’une prise de bec, réfléchissez ensemble et définissez vos besoins. Il y a ceux qui vont préférer être seuls dans les moments complexes, ceux qui préfèreront un gros câlin (la magie de l’ocytocine), d’autres qui voudront parler… C’est un sujet intéressant à explorer car en mettant en lumière vos modes de fonctionnement respectifs vous pourrez vous adapter aux besoins réels de l’autre. Nous avons souvent tendance à projeter sur l’Autre, ce que nous aimerions pour nous. Et je peux vous assurer que c’est rarement le cas !

  • Dire « Je »

Oui, c’est bien lui qui vous énerve, qui a fait ceci ou cela qui vous a heurté. Mais nous devons apprendre à verbaliser nos ressentis, nos sensations. Car ce qui nous paraît être la réalité de la situation n’est pas forcément la sienne. J’aime bien illustrer cette idée de la manière suivante. Ecrivez le chiffre 6 sur une feuille de papier. Face à face, posez le papier entre vous deux. Vous voyez « 6 », il voit « 9 ». Factuellement il n’y a pourtant qu’une page entre vous deux… et vous avez tous les deux raison. Alors quand on parle, restons bien centrés sur ce que nous avons ressenti , ce qui nous interroge. Dire ce qui me pose problème plutôt que d’accuser. On évitera donc les petites attaques qui ne servent pas à grand chose (bon, sur le moment ça peut nous donner la sensation d’un soulagement…), on essaiera de se centrer sur nous même et nos perceptions… seulement NOS perceptions.

Alors oui, nous allons éprouver des moments de tension dans notre couple, des temps d’énervement ; mais c’est AUSSI une belle et bonne chose, preuve que notre couple est vivant ; preuve que notre couple se redéfinit au fil du temps. La clé, savoir se réajuster, respecter l’autre et parler, parler, parler…

Et parce qu’un couple vivant se nourrit l’un l’autre de délicates attentions… qu’avez-vous félicité, encouragé, valorisé aujourd’hui ? Savez-vous dire le positif ? (des idées pour avancer ensemble ICI )

Je pense bien à vous, à toutes ces entités que vous formez et je vous souhaite de doux, de tendres moments à partager avec votre aimé.

 

 

 

 

Nad

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