Les amis

En ce jour de Saint Valentin, où le marketing nous fait fleurir d’éclatants cœurs rouges un peu partout, je voulais coucher ces quelques lignes, déployer ces quelques mots, pour tous les amis.

Ces amis que l’on aime, ces amis qui nous accompagnent sur le chemin du quotidien ou que l’on voit pour les grandes occasions.

Il y a ceux que nous avons rencontrés à l’école, à la fac, cela fait un bail… le temps a coulé sur notre amitié comme une petite ondée ou une grosse tempête. Nous sommes toujours soudés ou parfois tant éloignés. Nos vies ont évoluées et j’aime les retrouvailles, et le plaisir indescriptible d’avoir  fait grandir notre amitié au fil des années.

Il y a les rencontres improbables, les amitiés qui s’imposent, qui poussent les murs et s’installent.

Il y a des petites souris qui nous chavirent les sens et le cœur, discrètes, sensibles ; elles sont arrivées à petits pas et nous partageons avec elles le goût des bons mots et des bons mets.

Il y a les gros nounours assis sur notre canapé, placides et décontractés. Leur présence réconfortante nous laissent à penser qu’ils seront toujours là.

Il y a les collègues de boulot qui sont devenus bien plus que cela, parce qu’ils sont fins, intelligents, drôles ou atypiques. Ils ont sauté le fossé qui sépare vie professionnelle et vie personnelle.

Il y a ceux qui occupent l’espace et qui font le spectacle, avec cette certitude tacite que toute cette mise en scène vient faire écran aux émotions, aux ressentis parfois si durs à verbaliser.

Il y a ceux qui sont si loin de nous et pourtant si importants, les centaines de kilomètres qui nous séparent n’affaiblit pas ce lien particulier qui nous lie. On oublie parfois de les appeler, nous culpabilisons et l’énergie de leur « Allo ! » nous ramène à l’essentiel : « Comment vas-tu ? ». On raccroche 57 minutes plus tard, ragaillardis.

Il y a cette famille que l’on s’est trouvée : une maman aimante, bienveillante et encourageante, un frère, une sœur, des complices, canailles ou terre à terre. Ils sont notre monde, notre petit univers.

Et puis il y a ces amitiés qui se délitent avec le temps, avec les événements. Ces amis qui n’en sont plus vraiment, qui cherchent ailleurs le moyen de nous dénigrer. Nous avons tous, un jour, fait les frais de ce manque d’authenticité, d’honnêteté. On se rend alors compte que nous sommes plus attachés à l’image de cette amitié plutôt qu’à l’ami en lui-même. Je suis de ceux qui pensent que dans l’amitié, nous avons la possibilité d’être vrai, de pouvoir dire à l’autre que nous ne partageons pas le même point de vue que lui. La difficulté finalement c’est quand l’autre est persuadé de savoir ce qui est le mieux pour nous. Mâtiné d’une fausse gentillesse, il s’agit pourtant bien d’une forme de totalitarisme. Alors oui, oser faire de la place c’est permettre de nouvelles rencontres !

Se dire que tout n’est peut être pas que hasard dans la vie.

Mes amis, je vous aime avec sincérité, différemment les uns des autres… J’aime vos spécificités, vos petites fêlures, le son de vos rires ou ce minime plissement de paupière quand l’émotion vous envahi.

Mes amis, Merci d’être là.