Je suis devenue Cousin MAchin.
Avant…
Avant j’avais une pilosité somme toute classique, mes copains poils et moi vivions en bons amis. Ils poussaient tendrement (version politiquement correcte de « toujours trop rapidement »).
J’avais des poils sur les jambes,
J’avais des poils sous les bras et j’attaquais tout ce petit monde à coups de lames sous la douche,
J’avais des poils sur le frifri (comme dirait mon amie Ema) et ce désert, garrigue, broussaille ou forêt vierge dépendait fortement de mon cycle hormonal et de ma vie amoureuse.
J’ai essayé l’épilation à la cire, plusieurs fois, avec un « must », grand moment de douleur et de désespoir quand une esthéticienne réussit à m’arracher en même temps que la bande au bas mot 50 bulbes de poils d’aisselle et un lambeau de peau… nous permettant ainsi à toutes deux de vérifier que cette zone du corps était bien irriguée par du sang… d’un beau rouge grenat.
Ayant stoppé là le carnage, nous décidions moi et moi-même de vivre en paix avec Dieu rasoir.
Et puis un jour,
Je suis tombée enceinte, bain d’hormones, bain d’amour, bain de je ne sais pas trop quoi mais c’était pas du Roundup….
Envolée lyrique, joie capillaire, chevelure de rêve mais des poils partout.
Ah ils sont sympa les sites qui te vendent la montée d’hormones comme le plus beau jour de ta crinière… en fait il n’y a pas que les cheveux qui profitent de cette explosion hormonale. Il paraît que si tu attends un garçon ce phénomène est encore plus marqué (ça tombe bien, des garçons la vie m’en a offert deux).
Bref des poils, j’en ai vu apparaître partout …
Sur le ventre pour agrémenter cette jolie ligne brune qui vient enrubanner ton bidon tout rond
Sur les orteils,
AUTOUR du frifri (mais genre jusqu’à mi-cuisse… oh tristesse… oh désespoir…)
Derrière les genoux et même quelques uns sur les genoux (genre poils vs wild)
Mon sein gauche a vu s’implanter une antenne relais wifi, joli poil noir de 5 cm de long…
Vous conviendrez que ça commence à faire du monde…
Alors j’ai fait des acrobaties pour mettre tout ces joyeux poils à zéro pour ma première grossesse…
J’ai allaité (longtemps), visiblement ça maintient la pilosité…
Et puis j’ai enchaîné avec une deuxième grossesse et avec mes poils nous avons signé un bail de location.
Finalement, ils ne sont pas bien méchants, ils semblent faire des efforts, aller de l’avant, je leur autorise un peu de liberté… Ah moins que ce ne soit à moi que je l’autorise…
Je me dis qu’un jour certains partirons (oh si quand même un peu), nous en aurons fait ensemble un bon bout de chemin, mes hormones, mes poils et moi… Un chemin vers plus de liberté, vers plus de Moi.
Et un grand merci à Liberté, Pilosité, Sororité !