S’aimer tels que nous sommes… quel vaste programme, aussi intense que joyeux, « s’aimer telle que l’on est » est l’histoire d’une vie.
Selon nos départs dans le monde, notre enfance et les personnes que l’on a trouvé sur notre chemin, notre faculté à nous aimer nous-même est plus ou moins grande.
Il m’a fallu « travailler », cheminer, me questionner pour venir déraciner mes réflexes désapprobateurs, donner plus de force à mes encouragements. Pour réussir à faire la paix avec cette part de moi même qui cherche à dévaloriser, ou à pointer ces choix, ces actions qui n’ont pas atteint l’objectif que je me suis posé.
Mais dans cette guerre contre moi, qu’y a-t-il à gagner ?
Qui a, à y gagner ?
Les désirs que l’on a plaqué sur moi en me faisant croire qu’ils étaient les miens ?
Les attentes de la société auxquelles on se doit de se conformer ?
Mais… mais…
« Comment t’aimer si tu t’en vas, dans ton pays loin là-bas…. dans ton pays loin de moi » ??? Oh oui, je vous vois ! Sourires aux coins des lèvres et la mélodie lancinante de Roch au creux des oreilles (je vous met le lien ICI si vous voulez vous la faire en intégrale et en LIVE ! Option marcel et gilet en cuir).
Mais oui, parfois nous avons pris le chemin de nous conformer aux attentes des Autres, du moins celles que l’on imagine qu’ils ont pour nous. Un fossé se creuse, gentiment mais sûrement entre la personne que je suis vraiment et celle que je projette à mon entourage. Comment s’aimer si je m’en vais, ou si je reste profondément cachée en moi ?
Comment vivre les situations stressantes qui font partie de la vie, quand ce que je renvoie à l’autre est biaisé, entaché par la peur de décevoir ou comble, de ne pas être aimé sans cela.
C’est un sacré choix, un choix qui nous englue et dont il faut savoir se détacher… pour s’offrir cette chance ultime, sérieuse et audacieuse : celle de se découvrir et être en adéquation avec son « moi » le plus profond.
Il y a quelques années, un cataclysme venait me secouer… me faire manquer d’air, et provoquait un sursaut ultime : aller « voir quelqu’un », chercher une bouée pour s’y accrocher, ne pas couler, ne pas se noyer. J’ai vidé mes yeux et remplis des mouchoirs, j’ai délesté mon cœur et y ai laissé de la place pour des choses plus belles, plus douces. Cette thérapie, c’était m’offrir le droit d’être juste et simplement « moi ». C’était rester du bon côté de la berge : de ceux qui aiment, qui vibrent, qui explorent et qui accueillent.
Et puis, et puis je suis devenue maman. J’ai senti le frémissement de ses mouvements dans mon corps, j’ai rêvé ce petit être… L’imagination est sans borne, la force de la réalité est de nous emmener ailleurs. Ce fut plus intense que tout ce que j’avais pu envisager. J’ai découvert ce sentiment d’amour si puissant, celui qui lie un enfant à son parent et inversement. J’ai éprouvé la force de mon corps et de mon mental, j’y suis arrivée. J’ai vu ses yeux plonger dans les miens et m’aimer telle que je suis.
Et dans son regard à lui je me suis vue, MOI : femme, mère, épouse, amie, confidente, moi dans toutes mes facettes.
Je me suis sentie : Aimée, aimable, aimante, amour, cocon, refuge, chemin, ce n’était plus des qualificatifs, adjectifs ou noms communs, c’était une évidence, impalpable et irrévocable.
Il est arrivé et je savais, je n’étais plus cette autre, j’étais Moi, enfin.