Comme la plupart d’entre vous, voilà une semaine que nous devons trouver une nouvelle manière d’organiser le quotidien. Nous voilà tous les quatre à la maison, l’Homme bosse à distance et mon métier de maman au foyer ne prend pas de repos.
Il y a eu la « logistique besoins élémentaires » : alimentation, couches, lessive, l’essentiel pour tenir une grosse semaine. Et finalement, je crois que ce fut la seule grosse contrainte.
J’entends déjà certains s’énerver, crier au scandale « Quoi mais attends ! Tu te rends compte de ce que tu dis ?! ». Oui, oui… Je suis à la maison, notre maison atypique que j’affectionne tant. Je suis avec les hommes de ma vie et en vie.
Les plus agacés d’entre vous trouveront tant d’éléments à me mettre en avant « NON ! Ce ne peut pas être positif ! »… ou cyniques m’exposeront que « OUI, c’est sûr pour toi c’est facile »… Quand l’être humain se sent acculé l’agressivité fait son apparition. Je respecte les gestes barrière, je respecte tous les professionnels qui, chaque jour, sortent de chez eux pour aller bosser, pour accueillir des patients, biper des courses, livrer, nettoyer, accompagner des personnes vulnérables… Ma mission : importante mais plus simple, consiste à rester chez moi, à limiter la propagation de ce virus : SARS-cov-2.
Et si on essayait de changer notre regard sur les choses ? Si on osait faire de ce moment une expérience unique pour se centrer sur l’essentiel. Mon parcours m’a appris la beauté de l’instant présent, pas par son expression pure et étincelante, non, par le vécu douloureux. J’ai, un jour, basculé du côté de la Vie, c’est à dire du plaisir de l’instant, de tout faire pour lui donner de la force et de l’intensité. Je n’ai qu’une certitude celle que rien n’est certain.
Alors mon programme pour ces jours, semaines, c’est de faire pétiller le confinement. Rien d’extraordinaire là-dedans, mais l’amour, l’envie et le plaisir se nourrissent de petites choses :
Vivre heureux en famille :
Ecouter de la musique, danser, chanter, cuisiner, jouer, lire des histoires, faire la sieste, aller au jardin, écouter les oiseaux chanter, se masser, faire des mimes, regarder des films d’animation, se faire un barbeuc’, regarder son homme dans les yeux… longtemps, bricoler…
Se faire des souvenirs avec les enfants :
Ecrire un journal du confinement, faire des cabanes, manger par terre, faire une chasse au trésor dans le salon, essayer de faire des bonbons, se raconter des histoires, inventer des mots pour dire n’importe quoi, faire des spectacles, se dessiner en famille, prendre des photos, les laisser prendre des photos ! …
Faire société :
Envoyer des messages aux amis, prendre des nouvelles, faire un skype avec Papy et Mamie, prendre l’apéro avec mon voisin en étant chacun chez soi mais discuter, envoyer des photos et des commentaires de soutien aux parents des copains de classe, ponctuer ses mails de messages sympathiques…
Vivre en paix avec soi :
Réfléchir à ce qui me ferait plaisir, boire une tisane, lire, créer, bidouiller ! Je suis sûre qu’il y a bien quelque chose qui vous gratouille, qui vous chatouille : la musique, les langues, réviser les gestes de premier secours, peindre, dessiner, chanter, écrire, écrire une lettre à vos enfants sur la manière dont ils sont arrivés dans la vie, une belle déclaration d’amour à votre cher et tendre, un courrier pour vous dans 10 ans…
Changer ses habitudes :
Et si cette expérience était aussi le moment d’expérimenter une autre manière d’être au monde. S’informer sur le « zéro déchet » ?, fabriquer ses lingettes lavable, un tawashi, apprendre à décoder les étiquettes de nos produits d’hygiène et faire le tri ! Découvrir sur internet les commerces locaux et toute l’activité de proximité. Ranger son armoire et faire trois tas : je garde, je vends, je donne ? Mettre les deux derniers dans des cartons pour plus tard. Se demander ce qui est essentiel, quels sont ses valeurs et la manière dont nous les exprimons ? Quelle place je prends dans cette société de consommation ? D’où vient ce que j’achète, comment pousse ce que je mange ? Ai-je vraiment besoin de tout cela ?
Je ne regarde pas les infos, les voir me ressasser les trois même images et les voir débattre pendant des heures m’exaspère. Je lis les informations, une fois par jour. Je respecte mes enfants en ne les inondant pas d’informations anxiogènes, je leur dit ce qui se passe avec des mots simples et vrais.
Alors faisons de nos bulles de confinement, des bulles de savon, de celles qui s’envolent avec légèreté, vibrent au souffle du vent, transforment un simple rayon de soleil en reflets arc-en-ciel…
Oh qu’il est beau cet article 🙂
Merci pour cet article magnifique et si proche de ce que je vis actuellement!!