Chat…

L’idée faisait son chemin depuis plusieurs mois, notre Grand ne cessant de nous rappeler son envie d’avoir un chat…

Un animal c’est du bonheur mais aussi des contraintes, nous hésitons… Nous hésitons parce que dans notre cœur habite un petit chat noir et blanc, un sacré numéro, une boule d’amour, une part de notre histoire.

Avoir un chat dans notre maison ne serait ce pas lui voler la sienne ?

Un soir, en confinement, je regarde le site de l’association de protection animale de notre petite ville. J’aime à imaginer un nouveau félin parmi nous. Il y en a un, roux, j’envoie un message. Je prends des informations. Petit Paddy est déjà placé. Nous en discutons avec l’Homme qui n’est pas enthousiaste à cette idée d’adopter un nouveau compagnon.

J’ai la conviction que le hasard et la vie font bien les choses… Le quotidien reprend son cours… Mais quelques jours plus tard, deux photos arrivent sur mon téléphone. Une jeune chatte tigrée a été récupérée à la déchetterie. Elle semble douce et l’association nous propose de l’accueillir…

C’est tentant, pouvoir découvrir son caractère plutôt que de craquer sur son aspect physique me plaît particulièrement. A la maison, nous en parlons sans trop en parler : l’art de tourner autour du pot ! Et puis, il faut bien donner une réponse… Un sursaut d’excitation, un texto, l’aventure commence.

12 avril, 17h00, une bonne fée a déposé Mademoiselle chat devant notre porte. Nous discutons de loin, brièvement ; le Grand a les yeux rivés sur la cage. Nous montons, nous nous installons dans le salon et ouvrons la porte. Le moment semble solennel, je croise les yeux de l’Homme, il n’y croit pas vraiment.

Nous avons sauté le pas, petit chat est là, première nuit chez Nous. Avec son air de ne pas y toucher, elle fait du gringue à l’Homme, un coup de tête, un passage langoureux et son bras s’étend pour caresser la maigre carcasse.

Demoiselle s’étire, elle frotte sa tête contre mon mollet et je repense à Lui. A ces 12 années partagées, à ces haricots verts volés, à ses courses dans le couloir, à sa façon d’être, à tout ce qu’il nous a offert.

Petite chatte m’a adoptée, mes hormones et mon odeur de maman allaitante y sont sûrement pour quelque chose. Elle a son charme, notre poids plume. Elle prend place dans notre univers avec simplicité et un brin de sophistication.

Le bruit et la vivacité des enfants la mettent un peu à distance… Jour numéro deux et les voilà qui font connaissance, le Grand et Elle. Il lui chuchote à l’oreille « Je suis un garçon gentil, n’aie pas peur ». Mes yeux s’embrument, je recule. Ils ne m’ont pas vue et c’est leur moment à eux.

Je réfléchis une partie de la soirée à cet essai qui se transforme avec évidence.

Lendemain, nous la baptisons,  de concert et en famille : Miss Pim, chat du désert.

Elle et son drôle d’air, ont trouvés leur place, sans jamais lui avoir piqué la sienne. Notre chat noir et blanc rode toujours dans la maison, son fantôme, sa présence nous fait sursauter le cœur et mouiller les yeux. Il n’y a pas de rivalité, pas de compétition : elle est Elle et il restera Lui. Elle est le chat de la famille et s’ouvrent de nouvelles aventures.

Ce soir le Grand s’endort avec Son chat, c’est lui qui l’a dit. Miss Pim s’en félicite, quelqu’un, là haut, lui a donné les clés de notre maison.