Striae distensae… vergetures

Si je m’en réfère au Larousse médical, une vergeture est une :

Strie fuselée, parfois onduleuse, pouvant siéger sur diverses parties du corps.

Pour aller plus loin, déployons la définition :

Les vergetures, dues à une altération des fibres élastiques du derme, sont de grandes stries parallèles et symétriques situées surtout sur l’abdomen, les flancs, les cuisses, les seins et les fesses, plus rarement sous les aisselles et dans la région lombaire. Rouge violacé au début, elles deviennent ensuite blanc nacré. Elles persistent indéfiniment.

Voilà, la sentence est sans appel, elles persistent indéfiniment… A l’aube d’un heureux événement nous espérons souvent passer entre les mailles du filet ! Ou plus précisément que nos mailles élastiques restent souples et ne se déchirent pas face à l’étirement de notre peau.

Alors, nous essayons par divers moyens (dont aucun n’a véritablement prouvé son efficacité) de ne pas se retrouver zébrées. Même si l’on sait que durant la grossesse, les vergetures se développent entre le 4^e et le 6^e mois chez 75 % des femmes (souvent dès la première grossesse), et prédominent sur l’abdomen en raison de la distension de la peau.

Huiles, crèmes et autres compléments sont appliqués généreusement et régulièrement, avec l’espoir secret de préserver notre peau et surtout son aspect !

Car il s’agit surtout d’une question d’image, de ressenti. Une vergeture ne fait pas mal, une vergeture arrive sans crier gare et un jour vos yeux se posent sur ce trait rouge, signature de sa présence indélébile : votre derme a craqué.

Et peut être que vous aussi ! A se poser la question de savoir pourquoi ? A être déçue… de leur apparition, de vous ou des produits appliqués.

Accueillir une vergeture se fait rarement avec enthousiasme. On la regarde en se demandant comment cela va évoluer. Si ça vaut le coup de continuer l’application de cette foutue huile… mais bon c’est confortable quand même ce moment tendre avec notre épiderme. Allez ! Les vergetures sont là, mais ne sacrifions pas ce doux moment, ces caresses de Nous à Nous-même, elles s’inscrivent bien au delà du corps.

Notre regard est sûrement trop dur sur cette rayure qui vient marquer notre ventre, nos seins ou nos cuisses et que l’on catalogue très rapidement comme étant un défaut. Elle peut aussi faire chanter en nous ce mauvais diable. Celui qui nous accuse de cette cicatrice du « trop », du « je n’en ai pas fait assez »… la marque pour lui d’un manque de maîtrise, ou d’une sorte d’incapacité à juguler cet élan de rondeurs. Nous voilà coupable de nous même, de nos pensées cyniques qui se moquent de ces doux sillons. De cette histoire de notre vie de femme qui s’écrit aussi sur nous. Parce que ces vergetures, on oublie souvent que c’est le résultat d’un acte extraordinaire : celui de la transformation de notre corps pour faire grandir la vie, pour porter notre enfant, le nourrir…

Quand je regarde mes vergetures avec toute la douceur de ces mots, je ne les vois plus de la même manière. Cicatrices, elles sont la trace, l’empreinte visible de mes garçons en mon corps. Il y a celles du Grand et celles du Petit ! Il y a surtout la peau d’une maman, qui a grandi, qui a mûri, qui a offert la place disponible (et bien plus) à des petits êtres en construction.

Avec le temps mes vergetures blanchissent et ces lézardes nacrées viennent honorer l’écrin que j’ai été pour mes enfants. Elles sont le texte cutané, le tatouage naturel de certains chapitres de ma vie : celui de l’adolescence, celui de la grossesse, celui de la maman allaitante.

Alors quand je les regarde, je me dis :

Ma peau a craqué, normal, ça déborde d’amour.

Ce n’est pas grand chose et pourtant juste essentiel, le remède le plus efficace : la bienveillance.

Rejoignez le mouvement

#loveyourlines