Je suis enceinte, pour la première fois, avec l’Homme nous nous équipons. Nous essayons de faire au mieux pour accueillir ce bébé qui va bientôt arriver. Et dans ces situations là, sans l’expérience, on s’en remet souvent aux autres… une liste trouvée sur Internet, les conseils que l’on nous donne, les représentations que l’on a.
Bref, nous en sommes convaincu nous devons acheter une poussette ! Un trio : Mot barbare pour indiquer la poussette « clé en main » utilisable avec ses différents accessoires de la naissance à 3 ans. Oui, c’est évident, c’est ce qu’il nous faut !
Nous regardons les différents modèles, mon frère en a choisi une « tout terrain », nous l’avons vue… Bon ok, ça prend de la place mais les roues permettent de s’inviter sur tous les terrains. Cela nous va bien, nous aimons les balades, avec le chien et en famille. Bref, nous partons à la recherche du précieux matériel.
Un ami, heureux de faire de la place dans son garage nous propose de nous vendre la sienne. C’est l’occasion, allez bingo. Coffre rempli, et ventre rond nous voilà de retour à la maison.
Bébé est né, après un court séjour à la maternité, papy fait le chauffeur pour le premier voyage motorisé de notre tout petit. La poussette est de sortie, la nacelle accueille notre bonhomme. C’est la seule et unique fois qu’elle servira.
Avec notre enfant dans les bras, sur nous, nous réalisons que le petit de l’homme n’a pas besoin de matériel. Il a besoin de ses parents, de leurs peaux, de leurs muscles et de leurs os. C’est apaisant, c’est rassurant. Après avoir été bercé par les pas de maman, le portage à bras est bien le plus naturel. Je laisse les illustrations de Bougribouillons vous expliquer tout cela ICI
Ce petit bébé du haut de ses 4 kilos nous invite à repenser la manière dont nous l’accueillons et l’accompagnons. A bien y réfléchir, la poussette, ce n’est peut être pas vraiment « Nous »…
Nous envisageons l’écharpe de portage, mais au vu du regard dérouté de l’Homme face au tutoriel de nouage, à la goutte de transpiration qui coule, nonchalante sur le coin de sa tempe et à son regard qui crie « à l’aide »… une évidence : nous sommes dans une petite impasse. Nous ne trouvons pas de cours d’initiation au portage à proximité et celui que j’ai repéré à une heure de route est… complet. Ce qui reporte l’échéance à janvier… notre petit aura 3 mois.
Notre force est de ne jamais nous laisser envahir par la morosité, nous continuons nos recherches et découvrons le Caboo Carrier, un portage physiologique qui ne nécessite qu’un seul nœud. Voilà, nous l’avons trouvé, NOTRE premier moyen de promener bébé.
- Portage, une initiation
Les premiers essais nous semblent être catastrophiques, bébé ne semble pas apprécier ce type de portage. Pourtant… pourtant… tant de questions se bousculent dans notre tête de nouveaux parents.
Et puis une constatation, simple, sans équivoque. Nous avons oublié de prendre notre temps, de nous recentrer sur la vérité du moment : bébé n’a que quelques semaines ! Jouons avec cette écharpe, faisons la lui découvrir, une dizaine de secondes, trois minutes, comme on le sent, comme on le vit, et ne pas attendre l’énervement pour l’en retirer !
C’est une découverte pour le petit bonhomme, ne l’oublions pas !
- Portage, une révélation
Passés ces temps d’expérimentation, d’essais et de jeux… C’est une évidence, oui le portage révolutionne nos sorties, nos moments à l’extérieur et parfois même nos journées…
Le portage fait partie de nos petites habitudes, de nos balades, il est aussi facilitateur d’endormissement dans les moments de tension, zone de tendresse partagée avec papa, lieu d’allaitement et de réconfort, de découvertes et de verticalité.
- Portage, en grandissant
Nous sommes passés sur un modèle physiologique « préformé »… oui, oui… devenir parent c’est découvrir de nouvelles appellations ! Un ergobaby. Nous l’avons utilisé par tous les temps, sur tous les chemins avec bébé actif ou endormi.
Je le trouve très confortable à porter. Il faut juste prendre le temps de s’approprier les réglages (même si tout est bien pensé) prendre le temps de découvrir comment bien le positionner pour que le portage soit agréable pour le porteur comme le petit porté. En parlant de confort, la cape de portage est un vrai plus pour les sorties en période fraîche (et hyper facile à mettre).
Nous avons aussi un sling. Très pratique car rapidement enfilé, rapidement installé. Mais c’est une solution d’appoint, ou pour les courtes durées, ce n’est pas à mon sens le plus confortable des portages.
Et pour les grandes randonnées, les longues excursions évidemment, la version dorsale et sac à dos du porte bébé… le Deuter Kid Comfort. Mais là, vous en conviendrez, nous sommes dans tout autre chose.
- Portage, les mauvaises langues….
Un florilège des plus mauvaises paroles, culpabilisantes, pleines de jugement sur le fait de porter bébé :
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- Lui donner de mauvaises habitudes (genre vouloir être porté jusqu’à l’âge de 18 ans ?)
- L’empêcher de grandir en créant de la dépendance ( parce que oui, vous êtes forcément dingues de vouloir garder votre tout petit contre vous… c’est quand même grâce à la poussette que l’Humanité à survécu…)
- Tu vas te bousiller le dos (je suis masochiste, j’adore me faire mal… non, je rigole, j’ai un matériel adapté et bien réglé !).
Avant de continuer dans le partage de mon expérience, je voulais rappeler un point essentiel de ma philosophie de vie. Nous sommes d’accord, chacun fait ce qui lui semble être juste. Et moi, Nous, pensons que le portage est ce qui est le mieux adapté. A bébé, parce qu’il permet une proximité rassurante avec ses parents, qu’il ressent cette base soutenante et portante qu’il a expérimenté in utero. A Nous, parce que nous aimons bouger, en ville, en campagne, crapahuter et flâner et que cette sensation de porter son enfant est pour nous un « must » de la vie de parents.
Alors si le cœur vous en dit, osez, osez porter contre vous ce petit être que vous avez porté en vous pendant (presque) 9 mois. Rencontrez d’autres parents, essayez, donnez vous le temps, participez à un atelier découverte, faites vous confiance, faites lui confiance… Vous savez.