Grossesse

Accouchement… allez on se dit tout !

Vous avez accouché ? Vous allez accoucher ? Vous avez envie de découvrir ces petits moments d’intimité, en décalage, de désarroi et d’incongru qui s’installent dans ce moment si particulier qu’est un accouchement ? Et bien, vous êtes au bon endroit. Si vous voulez rester dans une idée romantique, douce et idéale de l’accouchement, fuyez, partez tant qu’il en est encore temps !

Ce que vous lirez ici n’a rien de trash, mais je suis de celles qui pensent que l’information que l’on donne aux femmes enceintes est parfois édulcorée, allégée de choses toutes simples, de choses de la vraie vie !

Il y a quelques jours, je vous racontais mon premier accouchement, dans toutes ses dimensions émotionnelles, mais j’ai volontairement mis à distance toutes ces anecdotes, de la drôle de vie… Alors, on y retourne ? C’est reparti…

Sexy en dentelle

Vous le savez maintenant, lors de mon premier accouchement, j’ai perdu les eaux. Bien sûr, on imagine toutes à quoi ça peut ressembler. Pour moi, ce fut un « schlock » suivi de « tic » « tic » « tic » petites gouttes puis il y eu d’autres « schlock »… Voulant être libre de mes mouvements sans pouvoir être suivie à la trace ou gérer des mises au sec… J’ai opté pour la couche. Je vous la conseille, vivement, sincèrement… Une jolie couche slip, en taille L, sexy et absorbante. J’avais tout simplement demandé des échantillons en ligne auprès d’une grande marque de protections de ce type. Dans mes jolis sous vêtements blancs, pas de risque de fuite dans la voiture, quand une contraction te fait prendre des positions de yoga ! Et puis pour marcher autour de la maternité, juste royal, simplement la possibilité de se détacher de la logistique change pour se concentrer sur l’arrivée de bébé !

Game of Trône

Evidemment, les contractions, leur intensité, leur fréquence, chamboulent ton intérieur. Pour moi, ce fut le grand nettoyage de printemps : grosse, grosse vidange ! Je ne sais pas si c’était la montée de stress liée à l’accouchement qui se profilait ou les contractions, mais me voilà, couche aux genoux à trôner sur de la porcelaine blanche et tenter ma chance pour le Guiness des records, rubrique plus gros caca ! Ayant laissé ma dignité à la maison, je profitais de cet instant pour discuter avec l’Homme, pour finalement trouver la position hyper confortable et (après avoir tirer la chasse soyons sympa) lui demander de venir me servir de repose tête douillet, et d’inviter la sage femme et sa stagiaire à nous rejoindre dans ce 3m2 de luxe !

J’ai découvert un sport d’équipe

J’ai dégobillé, j’ai vidé mon estomac, sorti des jets de bile jaune et acide pendant LE moment de désespérance. Oui, ce n’est pas le scoop de l’année, certaines femmes, dans l’effort, ressentent comme moi des vagues intenses de haut le cœur. Énorme bravo à l’aide soignante pour sa maîtrise du jeté de haricot en carton. Car pour tout vous dire, en position quatre pattes, les yeux larmoyants et demi fermés impossible de gérer les giclées de vomito et le maintien du réceptacle. Je découvrais alors un sport de haute voltige : le jeté de haricot. Visiblement, j’étais avec la recordwoman française, pas une goutte à côté !

Le cercle de feu

Rien à voir avec le tour de cirque hein, on est d’accord, je ne vais pas vous parler d’un tigre qui saute dans un cerceau enflammé ! Quoi que, y’a p’t’être un peu de ça ?! En fait, c’est cette sensation unique, de brûlure quand la tête de bébé étire les parois du vagin. Je vous avoue que quand je l’ai ressenti, j’ai fait de l’huile, transpiré à grosses gouttes, j’ai eu peur que mon corps éclate, qu’il se déchire.. c’était assez flippant, mais la sage femme, au top à réussi à me recentrer sur l’instant, et c’est à cela, rien qu’à cela que vous devez penser : BÉBÉ ARRIVE !

On ne m’a pas tout dit !

Ça y est bébé était là, posé sur mon ventre, magnifique de douceur et d’émotion. Je suis polarisée sur sa petite frimousse, je ressens quelques contractions, à nouveau… je me dis que ce sont les derniers « sursauts » de mon corps avant le retour au calme…  Quand une voix m’indique : « Allez maintenant, on y va pour le placenta ». Le quoi ?… ah oui le placenta, ok, retour à la vraie vie, mais mon cerveau est toujours en recherche de la marche à suivre, On fait quoi ? En quittant la bulle dans laquelle j’étais avec bébé, je ressens davantage les contractions abdominales, la sage femme tire sur le cordon, je déteste cela, il faut pousser et là j’ai pas envie, mais il faut bien… et le placenta sort (du cratère sanguinolent qui a remplacé ma vulve ?). La sage femme me demande si je veux le voir, j’ai bien vu cette « galette » style foie de veau posée à côté de ma jambe. Vraiment là, bof… non merci. Je sais que grâce à ce précieux placenta, bébé a grandi en moi, c’était notre connexion, une zone d’échanges… mais il faut aussi savoir s’écouter et respecter son envie (ou son absence d’envie).

Pour mon premier accouchement, j’ai gardé un souvenir désagréable de cette étape qui s’appelle la délivrance, peut être parce que j’ai eu l’impression que l’on ne m’avait pas dit tout cela. Que l’on ne m’a pas expliqué comment ça allait se passer. Je sais qu’actuellement la majorité des accouchements se font avec une anesthésie péridurale, est-ce pour cela que l’on n’explique plus tout le processus aux futures maman ? La suite va vous plaire…

J’aime pas la broderie

Me voilà donc, cratère chou-fleurisé, endolori et hypersensible à l’air… La sage femme m’indique « je regarde », ok, vas-y fait ton inspection : « Bon il va falloir faire des points ». Y-a un atelier de couture de prévu ? Parce que perso, j’ai écrit un projet de naissance où j’exprime mon souhait de ne pas subir d’épisiotomie préventive, donc là… on recoud quoi, qui, quand ? Je découvre qu’au passage de la tête de bébé (faut il s’en étonner), ben ça a pété, techniquement chez moi ça s’appelle une déchirure incomplète du premier degré. Et là bingo, gros lot à la loterie je l’entends annoncer : « je pense qu’il faut 8 ou 9 points ». Armée de sa bombe de xylocaïne en spray, elle m’explique qu’elle va anesthésier la zone avec.

Vent frais, vent du matin, vent qui souffle près de mon vagin… C’est agréable ce souffle… Réjouis toi mon enfant, réjouis toi… Elle prépare son attirail, grande découverte pour moi, je n’ai jamais eu de points de suture de ma vie. Allez go, AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE

Mais c’est quoi cette boucherie ? C’est quoi cette douleur inouïe ? Je l’insulte de tous les noms, l’enfer ! Je ne vois pas ce qu’elle appelle « anesthésie locale » parce que là, je sens tout, et mon sexe est à vif, hypersensible. Finalement 6 points, dans une souffrance inqualifiable.  Vous commencez à stresser ? Vous vous dites, ouais ben tu n’avais qu’à accoucher avec la péri ma vieille… On respire, on se rassure : Nad vous dit tout ! (si ça t’intéresse clique ici : points de suture).

Le bonheur de la bouteille d’eau

Bon allez, maintenant c’est bon, vous êtes fatiguée, votre bébé est exploré, pesé, mesuré… Debout à côté de la table je regarde mon tout petit. Dans une manœuvre digne d’un maître yogi, j’ai réussi à enfiler une culotte jetable, on m’a filé des pansements américains à mettre dedans, allez savoir pourquoi ; elles trouvent ça mieux que mes maxi serviettes hygiéniques pour là, maintenant. Je ne suis pas contrariante, et ce n’est pas bien important, j’essaye de retrouver mon point d’équilibre, je caresse mon bidou tout doux, tout mou, qui a fait grandir en lui la vie.

On discute, c’est agréable et cette demande anodine et importante arrive : « Il faudrait que vous alliez faire pipi ». Non mais là, ça va… Comment te dire ? J’ai le sexe labouré, tiraillé, recousu, qui coule de sang et tu veux que j’aille uriner… Humour, j’adore !

Non, non, non, ce n’est pas de l’humour… direction les WC ! N’ayant pas récupéré ma dignité, mon aide soignante préférée m’emboîte le pas (bon c’est surtout pour être là si j’ai un souci, c’est Madame sécurité) elle attrape sur un chariot une bouteille de sérum phy’, 1L. Je m’installe, je lui dis que je suis un peu tendue là, crispée, que j’espère y arriver. Elle m’écoute, elle m’explique pourquoi c’est important, elle ouvre la bouteille d’eau et me la tend. Son conseil, spontané est un cadeau merveilleux : faites couler l’eau doucement, ça apaise, ça aide à uriner, ça évite que ça pique. Maintenant seule avec ma bouteille, je fais couler un filet d’eau, quel bonheur, oui c’est vrai ça fait du bien, le bruit de l’eau qui coule est un bon déclencheur… ça y est j’ai rempli ma mission. J’ai la vessie vide et le cœur plein de reconnaissance pour cette femme, pour son astuce qui va me faciliter la vie au cours des jours à venir.

Quand nous nous préparons à devenir maman, on avance avec auprès de nous de vrais « partenaires » : notre médecin, notre gynéco, notre sage femme, j’aime bien dire « notre » parce qu’il faut bien avouer qu’ils entrent dans notre vie, dans notre intimité ! Mais souvent, j’ai la sensation que l’on ne nous dit pas tout, peut être pour nous protéger, peut être pour ne pas nous angoisser, je n’en sais rien, mais du coup ce n’est pas « juste » car nous nous retrouvons face à des situations que l’on aurait pu gérer différemment si nous étions informées.

Ces quelques lignes auront peut être été déroutantes, pour vous, mais elles sont la retranscription de mon expérience, je ne vous cache rien et je crois que cette sincérité manque dans nos préparations à l’accouchement. Je milite, à ma manière, avec mes mots, pour plus de véracité et de bienveillance. Je vous aime les mum’s.

 

 

 

 

 

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1 commentaire

  1. Coucou les futures mamans !
    Si vous demandez la péridurale, pensez à faire pipi si possible avant… sinon on vous posera une sonde (oui, j’aurais aimée être informée).
    La sonde n’est jamais un événement agréable ^^

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